mercredi 19 janvier 2011

Le retour de l'éducation sexuelles dans les écoles

Lettre de Madame Sophie Morin au nom des sexologues du Québec
Objet : Les sexologues doivent faire partie du retour de l’éducation à la sexualité à l’école
Madame la Ministre,
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que notre collectif de 185 sexologues diplômés du départementde sexologie de l’UQAM a appris que votre gouvernement avait accepté d’accorder une place formelle àl’éducation à la sexualité dans le contexte scolaire. Nous souhaitons vous féliciter pour cette décision qui auraune importance primordiale sur les jeunes d’aujourd’hui, sur les adultes de demain et sur la société en général.

Madame la Ministre, vous semblez avoir une réelle volonté politique à réintroduire des coursd’éducation à la sexualité dans le contexte scolaire et nous applaudissons ce geste. Par contre, nousappréhendons que cette réintroduction se fasse sur papier seulement et que la qualité de l’enseignement àpropos de la sexualité continue d’être défaillante, incomplète et octroyée par des acteurs n’étant pas à l’aised’aborder la sexualité.
Lors de la Commission d’étude sur le retour des cours d’éducation à la sexualité à l’école qui a eu lieule 29 novembre dernier, plusieurs acteurs potentiels ont été ciblés pour enseigner les cours d’éducation à lasexualité, mais pour une raison qui nous échappe, les sexologues ne font pas partie de cette liste. Quarante ansaprès la création du département de sexologie de l’UQAM, nous constatons que le rôle et les compétences dessexologues, plus particulièrement celles des sexologues bacheliers et des sexologues ayant complété unemaîtrise en recherche-intervention, sont encore méconnus. Nous croyons sincèrement que les sexologuesdevraient participer au retour de l’éducation à la sexualité dans le réseau scolaire et c’est dans ce contexte quenous nous adressons à vous aujourd’hui.
Tout d’abord, en plus d’acquérir des connaissances générales et spécifiques à propos de la sexualitéhumaine lors de notre formation, chaque sexologue a appris à évaluer les besoins d’un groupe donné pourconstruire des programmes et des activités d’éducation sexuelle adaptés. En fait, plus du tiers de la formationdes sexologues bacheliers consiste à acquérir des notions d’enseignement et de pédagogie. De plus, denombreux cours à la maîtrise en recherche-intervention sont donnés par la faculté de l’éducation, sans compterla collaboration entre le cours « Séminaire avancé en éducation sexuelle » et le magazine « Ça Sex’prime »,édité par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et distribué dans l’ensemble des écolesquébécoises.
Tout au long de notre formation, nous expérimentons des techniques d’animation, d’enseignement etde communication qui nous permettent de susciter la réflexion d’un groupe à propos de la sexualité en généralet sur la sexualité des individus en particulier. De plus, dans le cadre des stages professionnels du baccalauréat,s’échelonnant sur une année, nous poursuivons notre réflexion personnelle et professionnelle tout en appliquantles techniques et les outils acquis lors de notre cursus pédagogique.
Non seulement notre formation nous permet-elle de développer un grand sentiment d’aisance pouraborder la sexualité, mais elle nous permet aussi d’apprendre à mettre en confiance les gens avec un dosageapproprié de franchise, d’honnêteté, de pudeur, d’empathie et de respect de la différence lors de nosinterventions. Notre attitude nous permet de transmettre notre sentiment d’aisance à un groupe qui nous autorise à ouvrir la porte sur l’aspect le plus intime de sa vie : sa sexualité.

En novembre 2007, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a organisé une journéecomplète sur l’éducation à la sexualité dans le contexte de la réforme scolaire (14e Journées annuelles de santépublique, novembre 2007). Les résultats présentés lors de ces journées d’étude étaient éloquents; les projetsayant démontré des résultats concluants étaient ceux où des sexologues pilotaient le dossier d’éducation à lasexualité pour les écoles et les commissions scolaires, comme à la Commission scolaire des Affluents et à laCommission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles. Nous observons encore aujourd’hui que les initiativesflorissantes en matière d’éducation à la sexualité dans les écoles sont celles où des sexologues ont étéembauchés. Dans la région de Laval, par exemple, des projets pilotes sont coordonnés par des sexologuesembauchés par le CSSS et la Direction de la santé publique et les résultats sont plus que concluants.
Toutes les personnes qui sont venues comparaître devant votre Commission, en novembre dernier, sesont entendues sur un point : les personnes qui enseigneront l’éducation à la sexualité dans le contexte scolairedevront se sentir à l’aise de le faire. Pour l’instant, les déléguées de votre ministère l’ont reconnu lors de cettecommission : les enseignants sont loin de se bousculer aux portes pour prendre en charge cette tâche éloignéede leur champ d’expertise; non pas parce que les enseignants se désintéressent de l’éducation à la sexualité,mais bien parce qu’ils ne sentent pas qu’ils ont les compétences requises ni le sentiment d’aisance pour le faire.
De plus, contrairement à ce que plusieurs personnes qui sont venues témoigner devant votrecommission semblent croire, le sentiment d’aisance pour aborder la sexualité ne se construit pas avec quelquesheures de formation seulement. Il s’agit là d’un processus qui demande un accompagnement dans le temps, ceque les sexologues ont mis trois ans à développer dans le cadre de leurs études universitaires.
En terminant, nous souhaitons souligner qu’aborder la sexualité dans un contexte d’intervention oud’éducation, comporte de nombreux enjeux. C’est pour cette raison que l’Office des professions du Québec(OPQ) a reconnu, en 2009, qu’il serait nécessaire de protéger le public en créant l’ordre des sexologues. Àl’heure actuelle, l’Association des sexologues du Québec (ASQ), le Regroupement professionnel dessexologues du Québec (RPSQ) et le département de sexologie de l’UQAM travaillent à mettre en place uncadre qui permettra de mieux protéger le public.
À la lueur de toutes ces informations, Madame la Ministre, nous espérons que vous considérerez detravailler en collaboration avec les sexologues dans le dossier de la réintroduction des cours d’éducation à lasexualité dans le contexte scolaire. Ceci contribuera à la mise en place de conditions gagnantes à la réussite dece projet social qui consiste à offrir une éducation à la sexualité de qualité aux enfants et aux adolescents duQuébec.
Nous souhaitons, Madame la Ministre, que vous communiquerez avec les instances officielles quireprésentent les sexologues au Québec, soit l’ASQ, le RPSQ et le département de sexologie de l’UQAM afin dediscuter de cette future collaboration. Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, nos plus cordiales salutations.

Sophie Morin
Porte-parole pour le collectif de sexologues
Pièce jointe : Noms des185 sexologues signataire de cette lettre.

c.c. Membres de la Commission de la culture et de l’éducation.
c.c. Premier Ministre du Québec, Monsieur Jean Charest

Nom des sexologues faisant partie du collectif signataire de la lettre adressée à Madame LineBeauchamp, Ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport

Pascale Albernhe-Lahaie, Sexologue B.A. et M.A., Montréal
Milène Avoine, Sexologue B.A. et M.A., Lorraine
Shanna Bachant, Sexologue B.A, Longueuil
Marie-Hélène Baillargeon, Sexologue M.A., Laval
Mireille Baril, Sexologue B.A., Gatineau
Magalie Bélanger, Sexologue B.A. et M.A., Laval
Isabelle Beauregard, Sexologue B.A., Chambly
Élise Bénard, Sexologue B.A., Rivière-Rouge
Annie Bergeron, Sexologue B.A., Québec
Stéphanie Bernard, Sexologue M.A., Les Cèdres
Geneviève Berthelette, Sexologue B.A. et M.A., Montréal
Marc Bilodeau, Sexologue M.A., St-Jérôme
Karine Bilodeau-Côté, Sexologue M.A .
Geneviève Boily, Sexologue B.A., Québec
Catherine Bouchard, Sexologue B.A., M.A. en cours, Montréal
Marie-Claude Boucher, Sexologue B.A », St-Hyppolite
Cindy Boulianne-Gagnon, Sexologue B.A., Montréal
Annick Bourget, Sexologue B.A. et M.A. et chargée de cours au département de sexologie de l’UQAM, Notre-Dame-de-lÎle-Perrot
Annie Brochu, Sexologue B.A., L’Assomption
Lynda Brouillette, Sexologue M.A., Montréal
Sophie Brousseau, Sexologue B.A., St-Jean-Chrysostome
Valérie Brousseau-Dubé, Sexologue B.A., Chateauguay
Bianca Brunet, Sexologue B.A., Châteauguay
Jean-François Campeau, Sexologue B.A. et M.A., Montréal
Richard Campeau, Sexologue B.A., Montréal
Annie Caron, Sexologue B.A. et M.A., Montréal
Paméla Carrier, Sexologue B.A., Joliette
Bianka Champagne, Sexologue B.A. et M.A., St-Georges de Beauce
Gabrielle Champagne, Sexologue B.A., Granby
Éric Chatland, Sexologue B.A. et M.A., Montréal
Anne-Marie Charron, Sexologue B.A., Montréal
Manon Chrétien, Sexologue B.A. et M.A., Boucherville
Jacqueline Compte, Sexologue B.A. et M.A., Québec
Mathieu Cormier, Sexologue B.A., M.A. en cours, Montréal
Maxime Côté, Sexologue B.A., Montréal
Julie Côté-Rousseau, Sexologue M.A., Montréal
Normande Couture, Sexologue B.A. et M.A., Québec
Myriam Couture-Champagne, Sexologue B.A., Granby
Denyse Cusson, Sexologue B.A. et M.A., Montréal
Isabelle Dallaire, Sexologue B.A. et M.A., Chargée de cours au département de sexologie de l’UQAM,Montréal
Caroline Dagenais, Sexologue B.A., Montréal
Marie-Eve Demers-Morabito, Sexologue B.A., Terrebonne
Christine Delarosbil, Sexologue B.A., Gaspé
Nicole Desjardins, Sexologue M.A., Val-Morin
Lanie Desrochers, Sexologue B.A., St-Émile
Annik Desrosiers, Sexologue B.A., St-Alexandre d’Iberville
Mylène Desrosiers, Sexologue M.A., Brossard
Mireille Dion, Sexologue B.A., Brossard
Geneviève Dumont, Sexologue M.A., La Prairie
Alexandre Dussault, Sexologue B.A., Laval
Véronique Dussault, Sexologue B.A., Laval
Kim Fafard-Campbell, Sexologue M.A., Magog
Véronique Faubert, Sexologue M.A., Montréal
Mylène Faucher, Sexologue M.A., Montréal
Isabelle Fleury, Sexologue B.A., Québec
David Forest, Sexologue B.A., Cacouna
Marie-Pier Forget, Sexologue B.A., Marieville
Isabelle Foucreau, Sexologue M.A., Montréal
Christelle Fournier, Sexologue B.A., Rimouski
Marie-Lou Gagnon, Sexologue B.A., Montréal
Sophie Gascon, Sexologue B.A., M.A . en cours, Montréal
Marie-Ève Gauvin, Sexologue M.A., Pintendre
Geneviève Gendron-Nadeau, Sexologue B.A., Gatineau
Guylaine Gélinas-Martel, Sexologue M.A., Sherbrooke
Nicole Gibeau, Sexologue B.A., St-Jean-sur-le-Richelieu
Myriam Gill, Sexologue M.A., Québec
Xavier Dany Girard, Sexologue B.A. et M.A., Luskville
Stéphanie Glaveen, Sexologue B.A., St-Eustache
Mélanie Guénette-Robert, Sexologue B.A. et M.A., Montréal
Genny Harvey, Sexologue M.A., St-Boniface
Julie Horth, Sexologue B.A., Montréal
Nathalie Houde, Sexologue B.A. et M.A., Chargée de cours au département de sexologie de l’UQAM,Montréal
Alexandre Houle, Sexologue B.A., Ste-Hyacinthe
Sarah-Line Hurtubise, Sexologue B.A., Laval
Shanda Jolette, Sexologue B.A., M.A. en cours, Montréal
Annie Labrosse, Sexologue B.A., Laval
Marie-Claude Lafond, Sexologue B.A., M.A. en cours, Montréal
Julie Lafontaine, Sexologue B.A. et M.A., Rimouski
Sophie Langlois, Sexologue B.A., St-Pie
Marie-Ève Landreville, Sexologue M.A., Montréal
Véronique Laplante, Sexologue B .A., McMasterville
Frédérick Lapointe, Sexologue B.A. , Laval
Shanie Lapointe, Sexologue B.A., Montréal
Marika Laprise-Mougeot, Sexologue M.A., Gatineau
Véronique Larivière, Sexologue B .A., Québec
Francis Laroche, Sexologue B.A. et M.A., Beauport
Johanne Larouche, Sexologue B.A., Montréal
Gabrielle Lavoie, Sexologue B.A., Montréal
Caroline Lebel, Sexologue B.A., Terrebonne
Josée Leboeuf, Sexologue B.A. et M.A., Montréal
Marie-France L’Ecuyer, Sexologue B.A et M.A., Montréal
Catherine Lefebvre, Sexologue B.A., Montréal
Annick Lemelin Lagacé, Sexologue B.A., Ste-Marthe-sur-le-Lac
Isabelle Le Goff, Sexologue B.A. et M.A., Laval
Caroline Lemay, Sexologue B.A., Drummondville
Isabelle Lepage, Sexologue B.A. et M.A., Longueuil
Marie-Ève Lussier, Sexologue B.A., Valleyfield
Josyane Marcil, Sexologue B.A., Delson
Annie Martel-Grégoire, Sexologue B.A. et M.A., Montréal
Nancy Martin, Sexologue B.A. M.A. en cours, Montréal
Isabelle Massé, Sexologue B.A., St-Césaire
Stéphanie Mayer, Sexologue B.A., Gatineau
Karine Morel, Sexologue B.A., Sherbrooke
Karine Morel, Sexologue M.A., Montréal
Annie Marleau, Sexologue B.A., St-Michel-de-Napiereille
Catherine Marmen, Sexologue B.A., Montréal
Jennifer Martin, Sexologue B.A., Chambly
Stéphanie Mayer, Sexologue B.A., Gatineau
Josée Ménard, Sexologue B.A., East Farnham
Caroline Messier-Bellemare, Sexologue M.A., Montréal
Hélène Meunier, Sexologue M.A., Beaupré
Jessica Monette Tessier, Sexologue B.A., M.A. en cours, St-Jean-sur-Richelieu
Valérie Morency, Sexologue B.A. et M.A., Lorraine
Sara Morin, Sexologue B.A., Québec
Sophie Morin, Sexologue B.A., Montréal
Mélissa Ouellet, Sexologue B.A., Delson
Maude Painchaud Major, Sexologue B.A., Major
Yves Paradis, Sexologue B.A. et M.A., Lachenaie
Jennifer Pelletier, Sexologue M.A., Montréal
Cindy Perron, Sexologue B.A., l’Assomption
Gabrielle Pesant, Sexologue B.A., Terrebonne
Charlène Pétrin, Sexologue B.A., Montréal
Marc-André Primeau, Sexologue B.A., Montréal
Isabelle Proulx, Sexologue B.A. et M.A., Québec
Vincent Quesnel, Sexologue B.A. et M.A., Montréal
Caroline Racicot, Sexologue B.A. et M.A., Montréal
François Renaud, Sexologue B.A., M.A. en cours, Montréal
Joelle Rey-Perreault, Sexologue B.A., Montréal
Catherine Richard, Sexologue B.A. et M.A., Ste-Marie de Beauce
Mélanie Richer, Sexologue B.A., St-Hubert
Karine Rivest, Sexologue B.A, Ste-Martine
Jocelyne Robert, Sexologue B. A., Longueuil
Valérie Rochon, Sexologue B.A., Laval
Marie-Ève Ross, Sexologue B.A. et M.A., Mont St-Grégoire
Marie-Paul Ross, Sexologue M.A. et PhD.
Danièle Roy, Sexologue B.A. et M.A., Prévost
Mélanie Roy, Sexologue B.A., Montréal
Stéphanie Roy, Sexologue M.A., Ste-Marthe-sur-le-Lac
Cynthia Ruest, Sexologue B.A., Jonquière
Michèle St-Amand, Sexologue B.A. et M.A., Montréal
Benoit St-Jean, Sexologue B.A. et M.A., Laval
Tania St-Laurent Boucher, Sexologue B.A., Montréal
Kim Scalabrini, Sexologue B.A., Montréal
Myriam Solon, Sexologue B.A., St-Hubert
Andréanne Sylvain, Sexologue B.A., Montréal
Sarah Tessier, Sexologue B.A., M.A. en cours, Laval
Véronique Thériault, sexologue B.A., Gaspé
Patty Terrone, Sexologue M.A., Montréal
Marie-Élaine Tilly, Sexologue B.A., Terrebonne
Annette Vaillancourt, Sexologue B.A., Luskville
Geneviève Vanier, Sexologue B.A., Ste-Julie
Sophia Veilleux, Sexologue B.A., Montréal
Stéphanie Vermette, Sexologue B.A., Trois-Rivière
Catherine Véronneau-Cyr, Sexologue B.A., Thetford Mines
Marie-Chantal Vigneault-Hamel, Sexologue M.A., Longueuil

Sexologues en formation
Marie-Claude Albert, Sexologue en formation, La Prairie
Katheryne Auclair, Sexologue en formation, Granby
Charlotte Beaudet, Sexologue en formation, Montréal
Mariève Beauchemin, Sexologue en formation, Varennes
Nadine Bégin, Sexologue en formation, Montréal
Marlène Bélair, sexologue en formation, Kildare
Julie Bouchard, Sexologue en formation, Montréal
Myriam Blanchette, Sexologue en formation, St-Hubert
Maggy Brunelle, Sexologue en formation, Longueuil
Jessica Caruso, Sexologue en formation, Montréal
Camille Chamberland, Sexologue en formation, St-Bruno-de-Montarville
Kelly Chiasson, Sexologue en formation, Rouyn-Noranda
Camille Chamberland, Sexologue en formation, St-Bruno-de-Montarville
Marilyne Dubois, Sexologue en formation, Montréal
Mahé Fall, Sexologue en formation, Pierrefonds
Vanessa Fortier, Sexologue en formation, Montréal
Vincent Francoeur, Sexologue en formation, Montréal
Marie-Pier Gagnon, Sexologue en formation, Verdun
Émilie Labelle, Sexologue en formation, Varennes
Véronique Langlois, sexologue en formation, Blainville
Shany Lavoie, Sexologue en formation, Montréal
Stéphanie Lebrun, Sexologue en formation, Montréal
Alice Legault Coulombe, Sexologue en formation, Alma
France Lemieux Duguay, Sexologue en formation, Montréal
Amélie McFadyen, Sexologue en formation, Montréal
Édith Marmet, Sexologue en formation, Boucherville
Geneviève Martel, sexologue en formation, Chambly
Élodie Mériaux, Sexologue en formation, Montréal
Marie-Ève Paquette, Sexologue en formation, Montréal
Martine Renaud, Sexologue en formation, Montréal

jeudi 9 décembre 2010

Sexe et tabous

La sexualité est omniprésente dans notre société. Internet, publicité, cinéma, télévision, articles de revue… Où que vous alliez, chaque jour vous êtes confrontés à de multiples stimuli à connotation sexuelle. Ceci dit, le sexe est partout mais… En parle-t-on vraiment?
Force m’est de constater dans ma pratique la difficulté de plusieurs à aborder véritablement la sexualité avec leurs proches. En effet, malgré la libéralisation du sexe des dernières décennies, bien des parents demeurent mal à l’aise et pris au dépourvu par l’éveil sexuel de leurs enfants. Aussi, nombreuses sont les personnes qui se montrent encore hésitantes à discuter de leur sexualité avec leur partenaire. Au nombre des motifs évoqués pour justifier cette hésitation, on retrouve généralement la peur d’être jugé par l’autre, la crainte de ne pas savoir comment s’y prendre pour aborder une question aussi intime ou encore l’adhésion à des normes plus strictes d’éducation. Il n’est alors pas rare que les gens évitent tout simplement le sujet, pensant ainsi se faciliter la vie. Néanmoins, naît subséquemment un tabou qui engendre et maintient souvent certaines insatisfactions.
Il semble régulièrement plus facile pour beaucoup de parler de sexualité lorsque la discussion ne les implique pas directement, c’est-à-dire lorsque cette dernière demeure à un niveau plus général. Pourtant, prendre le risque de se dévoiler véritablement à l’autre contribue à accroître le niveau d’intimité d’une relation. Enfin, ceci ne signifie pas qu’il faille parler de cette sphère intime de notre vie à tous et chacun. Ceci ne signifie pas non plus qu’il est incorrect de préserver son jardin secret. Nonobstant, considérer aborder sincèrement sa sexualité avec son partenaire relève de l’impératif en vue d’une vie sexuelle épanouie.

Lien vers ce texte sur le Courrier Ahuntsic

lundi 15 novembre 2010

Chicanes de couple!

Encore aujourd’hui, plusieurs personnes croient que les couples heureux ne se chicanent jamais. En fait, les désaccords au sein d’une dyade sont normaux, voire pratiquement inévitable. Néanmoins, face aux conflits, les couples peuvent réagir différemment et cela fait souvent toute la différence!

Lorsqu’un conflit survient dans le couple, il est primordial pour les conjoints de se rappeler qu’ils ne jouent pas pour des équipes adverses mais bien ensemble afin de résoudre la situation problématique. En ce sens, lorsqu’un désaccord se produit, il est pertinent de savoir choisir le bon moment afin d’en discuter. Comment trouver le bon moment? Et bien, tout d’abord, chacun des membres du couple doit se sentir disposé, c’est-à-dire ne pas être dans un état agressif ou négatif (ne pas être sur la défensive). Tentez d’adopter une attitude plutôt positive, propice à la résolution de problème. Au besoin, si la tension monte durant l’exercice, il est possible de prendre un temps d’arrêt, afin de retrouver de meilleures dispositions.

Définir exactement ce sur quoi on ne s’entend pas constitue l’étape suivante du processus. C’est aussi le moment pour chacun d’exprimer ce qu’il ressent en regard de la situation. Il est important d’être à l’écoute de son partenaire et également de s’exprimer avec respect. Enfin, trouvez conjointement toutes les solutions possibles et imaginables à la situation dont il est question. Une fois la liste de solutions complétée, reprenez-la à deux et évaluez chacune d’entre-elles. Commencez par éliminer les solutions qui ne semblent pas appropriées pour les deux partenaires puis choisissez la solution qui vous semble la meilleure. Idéalement, cette solution devrait permettre à tous de se sentir gagnant. Il ne vous reste plus qu’à vous engager à ce que tout ce qui est en votre pouvoir soit fait pour mettre cette solution en application et à en vérifier l’efficacité. Si malheureusement la solution trouvée ne s’avérait pas efficace, le processus de résolution de problème serait alors à recommencer.


Bref, lorsque bien réglés, les conflits peuvent servir de levier de croissance pour le couple et deviennent alors bénéfiques. Ils permettent aux conjoints de discuter de certains aspects de leur vie de couple et ainsi mieux se comprendre et se respecter. En terminant, lorsqu’un désaccord se pointe à l’horizon, pensez donc à le régler plutôt que de les accumuler…

vendredi 15 octobre 2010

Cancer du sein et couple

Le cancer du sein est l’une des formes de cancer les plus répandues chez les femmes. En effet, bien que le nombre de cas rapportés chaque année soit demeuré relativement stable depuis 1993, au Canada, une femme sur neuf développera ce type de cancer au cours de sa vie (Santé Canada, 2002).

Le sein, symbole de féminité, de maternité et de sexualité, s’avère un organe fortement investi émotionnellement par les femmes mais aussi souvent par leurs conjoints. À cet effet, l’influence du cancer et de ses traitements en regard de la sexualité reste un domaine encore trop peu exploré. Selon plusieurs auteurs, ceci serait influencé par le fait que les patients se confient peu à leur médecin quant à leurs difficultés sexuelles et conjugales. En effet, il semblerait que devant l’enjeu vital du cancer, ce type de préoccupations leur paraisse futiles et même honteuses à aborder. Or, si le traumatisme d’être diagnostiquée d’un cancer du sein peut avoir un impact sur le fonctionnement sexuel des femmes, le traitement de ce dernier peut en faire tout autant.

Certes, ce traumatisme a un fort impact sur les patientes atteintes mais est aussi vécu, à divers degrés, par les autres membres de la famille. En ce sens, si les conjoints des femmes présentant cette problématique sont souvent perçus comme des sources importantes et naturelles de soutien émotionnel durant cette épreuve, leur propre niveau de détresse émotionnelle s’avère généralement aussi élevé que celui de leurs conjointes. Néanmoins, la majorité des couples sembleraient bien s’ajuster à cette expérience malheureuse et rapporteraient même, dans certains cas, une amélioration générale de leur relation. En fait, la communication, surtout émotionnelle, entre les conjoints s’avérerait un item crucial au développement de leur croissance personnelle respective et également en tant que couple.

En définitive, il est récurrent de lire dans la documentation scientifique l’importance d’un bon soutien social lors d’événements de vie tels que la survenue du cancer du sein. Un bon appui social contribuerait à diminuer les effets nocifs d’un stress sévère tel que celui qui pourrait être dû au cancer et aiderait ainsi les personnes touchées de plus près à améliorer leur état plus rapidement. D’ailleurs, la recherche indique que les couples ayant une communication ouverte démontrent un meilleur ajustement marital suite à la maladie.

Lien vers la publication de ce texte dans le Courrier Ahuntsic

mardi 21 septembre 2010

Technologies et infidélité

Voici un article paru dans le journal La Presse auquel j'ai participé.
Les infidèles du courriel
Marie-Eve Morasse, Technaute.ca20 septembre 2010 14 h 36

Les gens infidèles font souvent des pieds et des mains pour cacher leur relation secrète. Les appels doivent se faire en catimini, les rencontres loin de tout regard. Avec Facebook, les textos et les courriels, certains plaident toutefois qu'il est plus tentant que jamais de tromper l'être avec qui on partage sa vie. La multiplication des moyens de communication encourage-t-elle l'infidélité?
Si elle était née à une époque où le courriel n'existait pas, Catherine* est persuadée que son infidélité ne serait jamais allée aussi loin. Le baiser échangé avec un collègue à la fin d'une soirée bien arrosée en serait resté là et les vacances d'été se seraient chargées de lui faire oublier cette histoire.

Mais l'ordinateur était à portée de la main. Un simple courriel envoyé pour «clore l'histoire» avec son collègue s'est transformé en une correspondance assidue, puis en rencontres.
«Le courriel m'a aidé à alimenter la relation, dit la jeune femme, en couple depuis 10 ans. Je n'aurais pas utilisé le téléphone, car il était trop risqué de tomber sur sa conjointe. Des vraies lettres? Trop dangereux et avant d'aller la poster, on a le temps de réfléchir. Le courriel, c'est quasi immédiat et moins engageant.»
La sexologue Marie-Hélène Baillargeon reconnaît que les nouvelles technologies peuvent encourager «le maintien du secret» en cas d'infidélité.

«Les messages texte sont très rapides et confidentiels, si on tient pour acquis que notre téléphone est privé. Ça peut être un élément facilitateur.»

Une facilité confirmée par Isabelle*, 28 ans, qui a entretenu pendant quelques mois une relation extraconjugale. Les rendez-vous avec son amant se fixaient par messages texte, les conversations avaient lieu sur Facebook.

«Quand on écrit ou qu'on envoie des messages texte, on a moins d'inhibitions, on se laisse aller. De plus, le fait d'être les seuls à pouvoir lire ces messages rend le tout encore plus excitant. Je ne crois pas que la technologie encourage l'adultère, mais elle le rend plus accessible.»
Un point de vue partagé par Marie-Hélène Baillargeon, qui estime qu'il faut davantage qu'un accès aux technologies pour en arriver à tromper quelqu'un.

«Il ne faut pas se leurrer, ça prend plus que d'avoir un cellulaire pour être infidèle! Sinon, tous ceux qui en ont un le seraient, dit-elle en riant. Il faut qu'à la base, il y ait des problèmes dans le couple.»

La technologie, arme à deux tranchants

Les infidélités d'Isabelle allaient bon train jusqu'à ce que son conjoint ait des soupçons. Pour écrire à son amant, l'éducatrice spécialisée avait pris soin de créer une adresse courriel différente de celle qu'elle utilisait habituellement. Mais elle a appris à ses dépens que son compte Facebook n'était pas aussi privé qu'elle l'aurait espéré.

«Je ne connaissais pas assez Facebook et je n'ai pas été prudente. Mon copain a découvert une conversation instantanée que j'avais eue avec mon amant.» Placée devant les faits, Isabelle n'a eu d'autre choix que de mettre fin à sa relation extraconjugale.

Des amoureux esseulés qui se présentent avec des preuves, le détective privé Michel Corneau en voit souvent. La loi lui interdit de fouiller dans les courriels et d'enregistrer des conversations téléphoniques, mais il n'a pas à le faire.

«Je n'ai pas besoin de dire aux gens d'aller fouiller dans les courriels de leur conjoint, ils savent quoi faire! Lorsqu'ils ont des doutes, les gens vérifient les téléphones cellulaires et l'historique de navigation pour voir s'ils sont trompés», dit-il.

Mais la technologie n'a pas que des mauvais côtés, rappelle Marie-Hélène Baillargeon. «Si elle est utilisée à bon escient, la technologie peut rapprocher les couples. Un petit courriel envoyé dans une journée, ça peut être agréable.»

La techno au service de la surveillance

Ceux qui cherchent à prouver l'infidélité de leur conjoint ont plusieurs outils à leur disposition pour faire de la surveillance. «Je veux juste vous dire que 007 Spy est incroyable, lit-on dans un témoignage publié sur le site de la société du même nom. Avec le logiciel, j'ai surpris ma femme... je ne suis pas heureux, mais pensez au temps que cette histoire aurait pu durer.»
007 Spy est l'un des nombreux logiciels enregistreurs de frappe qui se trouvent sur le marché. Ceux-ci permettent d'enregistrer tout ce qui est fait sur un ordinateur, puis d'envoyer les résultats à la personne qui l'installe, le tout à l'insu des utilisateurs de l'ordinateur. Les fabricants qui les vendent ont rapidement compris qu'il y a beaucoup d'argent à faire avec ceux qui se sentent trompés.

Mais fouiller dans les courriels de son compagnon a quelque chose d'un peu dérangeant, dit la sexologue clinicienne Marie-Hélène Baillargeon. «On peut se poser la question: où est la confiance dans cette relation-là?» conclut-elle.

* Les personnes qui ont témoigné dans le cadre de cet article ont demandé à ce que leur nom soit changé.

jeudi 16 septembre 2010

L’ABC de la consultation en sexologie

Plusieurs personnes se questionnent quant au déroulement des consultations dans le domaine de la sexologie. Voici donc quelques points clés destinés à éclairer les intéressés.

Choix du sexologue
Avant même de débuter les rencontres, il est important de vous assurer de consulter une personne qualifiée. Ainsi, vérifiez si le sexologue détient les diplômes appropriés à l’exercice de sa profession. Tout sexologue clinicien devrait détenir une maîtrise en sexologie clinique (orientation counseling) et il est pertinent que ce dernier soit membre en règle de l’Association des sexologues du Québec. Aussi, puisque votre démarche vous amènera à vous dévoiler, il est impératif que vous vous sentiez en confiance avec lui dès les premiers instants. Entre autres, un premier contact téléphonique peut vous offrir de bons indices. N’hésitez pas à communiquer avec plusieurs thérapeutes afin de préciser votre choix.

Les rencontres
Lors des premières rencontres, le sexologue clinicien procède habituellement à l'évaluation de la difficulté présentée. Bien que le motif de consultation ait normalement été évoqué lors de l’appel préalable à la prise de rendez-vous, cette évaluation permet au sexologue de s’assurer qu’il est la bonne personne pour vous venir en aide. En cas de nécessité, il vous référera à un professionnel dont le champ de compétence se rapproche le plus de votre besoin. À titre d’exemple, il pourrait vous suggérer de voir un médecin s’il s’avérait que certaines composantes d’ordre physique puissent être en cause.
Enfin, la phase d'évaluation sert d'abord et avant tout à donner une vue d'ensemble de votre problématique au sexologue. Elle vous permet d’ailleurs également de vérifier votre niveau de confort avec le thérapeute. Finalement, il est à savoir que les rencontres durent généralement cinquante minutes. Le tarif peut être variable d’un sexologue à l’autre considérant certains facteurs tels qu’une spécialisation ou encore l’expérience professionnelle.

Le partenariat
Une démarche en sexologie ne relève pas de la magie. Une fois l'évaluation complétée, vous et votre sexologue travaillerez de concert dans l'optique de comprendre la nature du problème présenté. Cette compréhension vous permettra de trouver des solutions afin d'atteindre un mieux-être sexuel et/ou relationnel. Cela peut prendre de quelques semaines à quelques mois de consultation.

Règles de conduite
Bien entendu, les sexologues cliniciens se soumettent à un code de déontologie. Vous avez droit à la confidentialité en ce qui concerne votre démarche. À travers les rencontres, il ne devrait pas y avoir d’examen physique. Enfin, le sexologue tient un dossier à votre nom. Il le conservera au moins cinq ans après la fin de votre suivi avant de le détruire de façon appropriée.

vendredi 6 août 2010

Trop vieux pour le sexe?!?

Il n’est pas rare d’entendre dire que la sexualité serait une des fonctions qui s’estomperait avec l’âge. À cette croyance populaire, j’aurais envie aujourd’hui de répondre : « Faux »! En fait, les besoins psychoaffectifs et sexuels ne s’évaporent pas parce que l’on vieillit et ne deviennent pas moins légitimes. Au contraire, ces derniers demeurent et il est non seulement primordial de les considérer mais également d’y répondre puisqu’une satisfaction de ces besoins rime habituellement avec une meilleure perception de notre qualité de vie.

Néanmoins, selon les recherches, l’âge affecte tout de même l’intensité, la fréquence et la qualité de la réponse sexuelle. En effet, les hommes atteindraient leur maximum de sensations sexuelles vers l’âge de 17-18 ans alors que pour les femmes, cette période se retrouverait habituellement vers la fin de la trentaine, début quarantaine. Fait intéressant à noter : plus les gens seraient actifs sexuellement alors qu’ils sont jeunes, plus ils auraient tendance à le demeurer en vieillissant.

Il est aussi pertinent de mentionner que le meilleur facteur de maintient de la fonction sexuelle demeure la régularité des activités sexuelles. Si le corps se transforme avec le temps, la sexualité elle aussi peut se transformer. Il pourrait s’agir, par exemple, d’adopter des positions sexuelles plus confortables ou encore d’utiliser un lubrifiant en cas de besoin… Toutefois, l’élément clé, et on ne le répétera jamais assez, est d’opter pour une communication ouverte à l’endroit de votre partenaire.

Tout bien considéré, une chose à retenir en avançant en âge est de continuer à prendre soin de nous. Il faut faire le nécessaire pour se trouver encore beaux et belles, se sentir toujours désirables. Autorisez-vous à vous abandonner au plaisir. En terminant, j’aurais envie de vous souhaiter de vivre pleinement votre sexualité que vous soyez seuls ou en couple et ce, peu importe votre âge.